Oser le sensible : une quête au cœur de soi
L’approche sensible de l’art est souvent de nos jours, évoquée, mais avant même de parler d’art, qu’en est-il de notre propre sensibilité ? Où se niche cette part sensible en nous, et comment se manifeste-t-elle au quotidien ?
Et si nous osions vivre le sensible comme une quête au cœur de soi ?
Notre société moderne néglige souvent la sensibilité comme une caractéristique importante parce que la rationalité et l’objectivité dominent. Elle demeure un trésor inexploré qui possède le potentiel d’enrichir notre expérience de vie.
Quelle est donc l’origine de notre sensibilité ?
Avez-vous déjà pensé que vous étiez hypersensible alors que votre sensibilité n’avait simplement pas encore trouvé son expression ?
Cette série d’article « Oser le sensible » examine les façons dont cette quête intérieure devient un moyen pour se reconnecter avec son essence personnelle tout en développant une compréhension plus profonde au cœur de soi.
Percevoir et intégrer sa sensibilité
Être sensible est une qualité innée qui s’exprime avec une infinie diversité. Peut-être suffit-il d’observer un jeune enfant pour en saisir l’évidence : en lui, le sensible ne se questionne pas, il s’éprouve, s’épanouit dans l’écho de chaque sensation, pleinement relié au monde environnant. Son regard capte les ombres, sa peau frissonne au contact d’un souffle, son oreille s’émerveille d’un bruissement imperceptible.
Nous avons tous entendu cette phrase : « Je suis trop sensible » ou encore « Je suis hypersensible »—peut-être l’avez-vous vous-même prononcée. Mais est-ce réellement une hypersensibilité ou simplement une sensibilité qui peine à s’épanouir dans un monde souvent sourd à la délicatesse ? Et si le problème ne venait pas d’un excès de sensibilité, mais d’un environnement qui la contraint, l’étouffe, au lieu de la laisser respirer ?
Nourrir sa sensibilité : un acte de création intime
Une fois que nous avons reconnu et accepté notre mode sensible comme une force plutôt qu’une fragilité, la question se pose : comment la cultiver, la faire grandir, lui donner vie ? Nourrir sa sensibilité ne nécessite pas de grands bouleversements mais plutôt une attention délicate aux murmures de l’âme. C’est un voyage intérieur qui s’épanouit à travers des gestes simples, des instants de connexion profonde avec soi et le monde.
La contemplation : s’arrêter pour ressentir
La contemplation est une porte d’entrée vers cette richesse intérieure. Prendre le temps d’observer une feuille dans le vent, d’écouter le chant d’un oiseau ou de suivre du regard les ombres qui s’étirent au crépuscule, c’est oser vivre son sensible comme se donner un espace pour respirer. Ces moments suspendus ne demandent rien d’autre qu’une présence attentive. Ils nous rappellent que la beauté réside souvent dans ce qui passe inaperçu et de notre capacité à la percevoir.
Un souffle : le rythme de l’être
Le souffle, cet élan vital qui nous traverse, est un autre chemin vers notre sensibilité. Inspirer profondément, sentir l’air emplir nos poumons, puis expirer en se reliant à la terre : ce simple acte devient une méditation en mouvement. Il nous ancre dans l’instant et nous relie à notre corps, ce réceptacle sensible qui capte les vibrations du monde. En prêtant attention à notre respiration, nous apprenons à écouter ce que notre cœur cherche à exprimer, parfois sans mots.
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Un mouvement : danser le Soi
Le corps, lui aussi, raconte notre mode sensible d’être au monde. Un mouvement, qu’il soit ample ou discret – une main qui se lève, un pas hésitant, une épaule qui se relâche – expriment nos émotions. Certains arts du mouvement comme l’art du wutao peuvent devenir une façon de traverser nos émotions. Le vivre même seul dans l’intimité d’une pièce, libère ce que les mots ne peuvent pas toujours dire. C’est une célébration de notre vulnérabilité, une manière de laisser notre sensibilité s’écouler comme une rivière trouve son lit. Pour enfin un jour, laisser danser notre âme.
Un simple trait de pinceau : comme une trace du sensible
Et puis, il y a les arts visuels. Pas besoin d’être un maître pour saisir un pinceau, un crayon ou même un bout de charbon. Un simple trait sur une feuille peut révéler une émotion enfouie, une couleur peut murmurer une vérité que l’esprit n’avait pas encore saisie. Peindre, dessiner, écrire, sculpter : ces actes ne cherchent pas la perfection mais l’expression ou l’énergie d’une simple trace. Ils permettent à l’artiste intérieur, celui qui sommeille en chacun de nous, de donner forme à ce qui vibre au plus profond. Un trait de pinceau devient alors une passerelle entre l’invisible et le tangible, une invitation à oser le sensible, à oser être soi.
Un éveil au quotidien
Nourrir le sensible, c’est finalement apprendre à voir le sacré dans l’ordinaire. C’est transformer une promenade en une quête de sens, un silence en une conversation avec l’âme, une création en un miroir de soi. Chaque geste, chaque souffle, chaque regard porté avec intention devient une offrande à cette part de nous qui ressent intensément.
Et si, au lieu de la cacher, nous osions la montrer au monde ? Car une sensibilité assumée n’est pas une faiblesse, mais une lumière qui éclaire autant notre chemin que celui des autres.
Et vous, avez-vous déjà senti votre sensibilité frémir devant une toile vierge ou un silence, avez-vous déjà célébré votre souffle ? Dites-le-moi en commentaire.
Prochain article : Oser le sensible #2 – Pourquoi nous sommes-nous coupé.es de notre sensibilité ?



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