Méditer pour tout savoir sur Le jardin abandonné de Raoul Dufy
Dans ce tableau de 1913, le style de Raoul Dufy se met en place. Il contient les expériences des décennies suivantes : les couleurs nuancées tout autant que contrastées déterminent des zones auxquelles se surajoutent les dessins parfois à peine esquissés.
Pour l’artiste les couleurs ont leur vie propre. Elles débordent des objets pour nous ouvrir la perception d’un mouvement, d’un rythme ou d’une ambiance.
L’artiste exercera ce jeu entre la couleur et le dessin non seulement dans la peinture, mais aussi dans les travaux pour l’artisanat et l’industrie du luxe passant des beaux-arts aux arts décoratifs.
Découvrez dans cette méditation guidée l’univers du peintre mais aussi ces techniques, sa vision et les enjeux majeurs de l’art moderne.
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Bienvenue dans cette méditation guidée pour plonger au cœur d’une nature, à travers la contemplation du jardin abandonné peint par Raoult Dufy en 1913.
Commencez par bien détendre votre corps et votre esprit en vous Installant confortablement face à l’œuvre.
Les pieds ancrés au sol, ressentez votre axe tout en respirant tranquillement.
Reliez vous maintenant à l’arbre situé au premier plan à droite de la composition. Respirez sa couleur chlorophylle et comme lui grandissez-vous entre terre et ciel.
Sentez-en la puissance.
Puis, fermez les yeux pour ressentir intérieurement les micros mouvements de votre organisme à l’égal des vibrations nées du rendu d’une matière végétale.
La couleur verte se décline dans des tonalités subtiles. Ses nuances modèlent l’arbre, en façonnent une surface réfléchissante, dressent sa douce verticalité.
Posé en hachures le vert semble jaillir hors de la forme pour mieux en souligner l’espace.
« Nous avons l’arbre, le banc, la maison, mais ce qui m’intéresse, le plus difficile, c’est ce qu’il y a autour des objets. Comment faire tenir ensemble tout cela ? Personne ne l’a fait comme Cézanne ; entre ses pommes, c’est aussi beau et important que les pommes », déclarera plus tard l’artiste au critique d’art Pierre Courthion.
Dans cet espace tel une forêt, maintenant comme si vous y étiez, inspirez à plein poumon…Cette nature rafraîchissante.
En appuyant sur votre assise étirez votre colonne vertébrale et levez naturellement vos bras dans un alignement.
Puis dans l’expire lâchez votre verticalité pour revenir à un ancrage de vos pieds enracinés dans le sol.
Toujours dans l’appui de votre assise et dans une grande inspire, ouvrez maintenant horizontalement vos bras jusqu’au bout de vos doigts devenant comme des branches.
Goûtez à votre amplitude et prenez totalement votre espace.
Puis revenez à la terre en relâchant de nouveau ce mouvement.
Tout en fermant les yeux ressentez l’apport de cette terre et de son espace.
Ouvrez de nouveau vos yeux.
Raoult Dufy vous invite dans ce jardin abandonné. Un peu comme un passant qui surprend une nature laissée à elle-même.
Imaginez dans cette promenade, être saisi maintenant par le bruissement des ailes d’oiseaux.
Vous vous laissez happer par cet envol sonore.
L’élément air vous allège et détend tous vos muscles comme si vous étiez en apesanteur.
Vous suivez le vol de ces oiseaux.
Est-ce le même, décliné en plusieurs points de vue ?
Ils tracent un cercle. Vous vous laissez porter par cette sensation de mouvement infini.
Tout en opposition, une cage vient souligner d’autant plus le sentiment de liberté. Tout en fermant les yeux goûtez à votre propre vastitude intérieure.
Laissez maintenant votre regard se heurter aux couleurs rouges, bleus, noires, blanches posées en de vastes surfaces. Elles architecturent l’ensemble. Le graphisme évocateur structure cette nature sans trop l’emprisonner. On y respire sans perspective…
Dans ce tableau de 1913, le style de Raoul Dufy se met en place. Il contient les expériences des décennies suivantes : les couleurs nuancées tout autant que contrastées déterminent des zones auxquelles se surajoutent les dessins parfois à peine esquissés
Pour l’artiste les couleurs ont leur vie propre. Elles débordent des objets pour nous ouvrir la perception d’un mouvement, d’un rythme ou d’une ambiance.
L’artiste exercera ce jeu entre la couleur et le dessin non seulement dans la peinture, mais aussi dans les travaux pour l’artisanat et l’industrie du luxe passant des beaux-arts aux arts décoratifs.
Partez à la rencontre maintenant du rouge et du vert et percevez qu’ils s’épousent tout comme le blanc et le noir qui s’unissent eux aussi délicatement.
Le peintre tel l’artisan tisse les passages des différents plans tout en les entremêlant. Le vide entre chaque forme vibre, vit, nous enchante. Il nous ramène à un silence respiratoire. Celui qui se niche et pulse entre l’inspire et l’expire.
Ressentez-le en étirant votre inspire. Sentez ce moment de suspension avant de repartir dans votre expire. (Le faire avec le souffle). Ressentez profondément l’inspiration ».Comme en être nourri et inspiré.
Vous sentez vous inspiré ? Proche de cette nature sans pouvoir la saisir. En percevez-vous pourtant le plaisir ? Celui d’être présent dans l’abondance végétale de ce jardin abandonné mais « fleurissant » sans contrainte et sans se soucier des constructions de l’homme.
Je vous invite maintenant à pénétrer dans ce jardin, en hôte clandestin.
Glissez-vous sur ce banc au premier plan. Allez-y, n’hésitez pas.
Le regard maintenant fixe mais tourné sur cet horizon que vous dessine le bleu, contemplez ce qui se trouve devant vous, sans bouger. En 1946, la romancière américaine Gertrude Stein écrivait « Raoul Dufy est plaisir ».
Soyez ainsi juste présent dans les plaisirs de cette vue. Profitez !
Merci d’avoir pris ce temps pour découvrir cette œuvre du Raoul Dufy qui se trouve dans les collections permanentes du Musée d’Art Moderne de Paris. Retrouvez-nous au cœur de la contemplation pour nos séances in situ de bien-être avec le wutao. En attendant, d’autres audios sur des œuvres des collections du musée sont disponibles en ligne.
Réalisé par Isabelle Martinez pour le musée d’art moderne de Paris.
On voit cette peinture sous un tout autre angle après cette méditation guidée. Une belle facon de rentrer dans un tableau, et de découvrir la peinture de R. Dufy, merci 🙂