Mon chemin du wutao
La nécessité de me reconnecter au monde m’a fait cheminer dans un art corporel. La rencontre avec mon corps fut nécessaire pour me transformer. Merleau Ponty disait que « percevoir dans le plein sens du mot, qui l’oppose à imaginer, ce n’est pas juger, c’est saisir un sens immanent au sensible avant tout jugement ».
Il nous est pourtant difficile sauf dans de brefs moments de toucher cet état de pure perception. Cela demande un retour au sensible, à accepter nos sensations, à traverser nos émotions et à oser nous transformer.
Revenir à sa nature
C’est avant toute chose retrouver son naturel, sa spontanéité, dans une ouverture corporelle et sensorielle et cela demande de se sentir présent. Il ne s’agit ni d’un élan imaginaire, ni d’un état de transcendance (en dehors de soi) mais d’une immanence (ici et maintenant) dans lequel nous ressentons une unité.
L’art du Wutao® m’a ouvert le chemin de l’unité de l’âme et du corps. Créé dans l’intention juste « d’éveiller l’âme du corps », cet art énergétique contemporain fluidifie et libère le mouvement. Le corps physique, émotionnel, mental, spirituel et énergétique est ressenti comme une seule et même réalité organique. La pratique du Wutao « défroisse » et permet l’accès au lâcher-prise, à ouvrir notre sensoriel et à enfin toucher notre vulnérabilité.
Reconnecter corps et esprit, pourquoi ?
J’ai cherché à comprendre le pourquoi de cette scission entre le corps et l’esprit. C’est en replongeant au cœur de la philosophie occidentale que j’ai compris qu’au-delà de mon histoire personnelle, j’ai baigné dans une société rationnelle. La peur de l’instinct, du désir ont imprégné nos façons d’être, nous ont éduqués dans la méfiance de nos sens. La pratique du Wutao m’a permis, petit à petit, à reprendre confiance dans mes sensations, à ne plus avoir peur de mes émotions et en quelque sorte à retrouver le plaisir d’être incarnée.
Éveiller l’âme du corps, dans le Wutao, c’est retraverser l’histoire collective et individuelle. Par la pratique de cet art on « défroisse » les « plis », héritage à la fois ancestral et familial, afin de toucher l’unification. La conscience des sens et des émotions s’affinent puis s’éclairent.
Imanou Risselard témoigne de sa rencontre avec son âme : « Dans ce moment de communion, j’ai été littéralement projetée à l’intérieur de ma colonne vertébrale, pour y vivre une rencontre avec celle qui s’est révélée pour moi être mon âme. L’image que j’avais de mon âme était à des centaines de milliers d’années de cette révélation. Pour moi, l’âme était alors quelque chose de lyrique, d’abstrait et d’extérieur à soi ».
L’âme et le corps sont une seule et même chose disait Spinoza. Qu’il est bon de l’entendre d’un ancien, comme un besoin de légitimer une sensation, valider en quelque sorte un domaine subjectif. Comment effectivement objectiver « l’âme », un ressenti, une intuition, une expérience tout à fait personnelle, difficilement repérable ?
Vivre son âme
…Ce que j’appelle aujourd’hui sa Nature, c’est se donner la permission de révéler son intelligence et de ne plus en avoir peur. Cette intelligence sensorielle perçue dès l’enfance ne s’est souvent ni affinée, ni épanouie dans nos familles : « Ce quelque chose de plus vaste que l’esprit de famille, une inspiration sacrée, et une intelligence plus vaste que l’intellectualisme. Cette intelligence a une sensibilité et c’est celle-ci qui vibre et qui est l’âme du corps. Cette âme du corps se relie à une sensation de justesse, de sensualité et de vérité, car la vérité est sensuelle « (P. C. & Imanou).
Cet état plonge l’individu au cœur d’une vastitude de créativité, le connecte à l’humanité et à sa mémoire collective. Cette intelligence n’est alors pas compartimentée mais globale comme le mouvement qu’elle éveille.
Une culture du corps et de l’esprit
La voie du Wutao, chemin de l’âme, est un soupir du « relâcher » qui libère le sensuel et le plaisir.
Il n’y a plus alors d’opposition et de confrontation entre le subtil et le sensuel, l’âme et le corps, le sensible et l’intelligible : « Plus on avance, plus on a envie d’aller dans la délicatesse, l’intensité se vit dans une prégnance, une présence et une réceptivité ». (P. C. & Imanou)
« Je suis corps et âme. – Ainsi parle l’enfant. Et pourquoi ne parlerait-on pas comme les enfants ? »
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Visuels : CR_Julie-Cherki – François Lolichond
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